Après Rio en 2016 et Tokyo en 2020, Fabien Filaire s’apprête à vivre ses troisièmes Jeux Paralympiques, cette fois à Paris, en août 2024. Escrimeur depuis sa plus tendre enfance du côté de Bron, dans la banlieue lyonnaise, Fabien s’est peu à peu passionné pour l’arbitrage. Il est arbitre international d’escrime handisport aux trois armes depuis 2013.
“En escrime, les clubs nous poussent très tôt à arbitrer, raconte Fabien. J’ai passé mes diplômes très vite puis je suis monté en grade. Il y avait des places à prendre et l’arbitrage a pris le dessus. C’était aussi une opportunité pour voyager.”
Quand il a fallu choisir une école d’ingénieurs à la sortie de son baccalauréat scientifique option maths en 2013, son choix s’est rapidement tourné vers l’INSA Lyon et ses parcours spécifiques pour sportifs de haut niveau. “L’INSA m’a permis de bénéficier d’aménagements d’emplois du temps au cours de mon cycle ingénieur, comme déplacer des dates de partiel. Je leur en suis très reconnaissant : les équipes pédagogiques ont considéré ma pratique d'arbitre d'escrime handisport comme n'importe quelle autre pratique sportive. C'est grâce à cela que j'ai pu faire toutes les compétitions qui m'ont permis d'être retenu pour les Jeux.”
Un premier stage en virologie qui crée le déclic
Après le premier cycle général en deux ans (appelé FIMI pour Formation initiale aux Métiers d’Ingénieur), Fabien s’est ensuite spécialisé au sein du département Biosciences (parcours biochimie et biotechnologie). ”Comprendre les mécanismes des sciences de la vie m’a toujours intéressé. Lors d’une journée portes ouvertes, ma rencontre avec Philippe Lejeune, enseignant spécialiste de la contamination bactérienne de matériels médicaux, m’a conforté dans mon choix.”
Après un premier stage au BF2I, laboratoire de biologie fonctionnelle co-porté par l’INSA et l’Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement (INRAE) durant l’été 2017, l’élève-ingénieur découvre la virologie un an plus tard chez Marco Vignuzzi, directeur de recherche à l’Institut Pasteur à Paris. Un déclic. “Ce stage a changé ma carrière, affirme Fabien. Je travaillais sur la réplication d’un Enterovirus 71. Cela m’a donné envie de continuer dans la virologie.”
Suivra au printemps 2019 un stage en Angleterre - “pour progresser en anglais”, dit-il - dans le laboratoire de Jim Kaufman au sein du département de pathologie de l'Université de Cambridge. Puis un échange universitaire avorté à Hong-Kong à l’automne suivant en raison d’une trop forte instabilité politique.
Doctorat, international et escrime
Quelques mois plus tard, l’épidémie du Covid-19 vient contrarier les plans de Fabien. Engagé pour six mois dans le cadre de son projet de fin d’études avec le laboratoire de sécurité des aliments de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) en région parisienne et l'équipe Death Dynamic Team à l'IRC de Gand en Belgique, il est contraint de travailler en distanciel. Auteur d’un gros travail bibliographique, il s’intéresse au développement d'une méthode pour la détection précoce de marqueurs d'infections virales.
Désireux de réaliser une thèse universitaire sous convention CIFRE, il repère celle dédiée à l'évaluation de méthodes innovantes d'analyses chimiques et de biologie moléculaire pour le diagnostic précoce de maladies infectieuses en élevage. En novembre 2020, il se lance donc dans un doctorat avec le laboratoire Virologie de l'École Nationale Vétérinaire de Toulouse (Unité Interactions Hôtes-Agents Pathogènes, UMR 1225 ENVT/INRAE) et le laboratoire agro-molécules et agro-alimentaire de l'école d'ingénieurs de Purpan. D’abord embauché comme ingénieur en recherche et développement chez THESEO jusqu’en juin 2021, il poursuit sa convention CIFRE au sein du groupe LANXESS.
En décembre 2023, il soutient sa thèse… et décroche son doctorat. Depuis, il prépare la suite. Fabien s’apprête à rejoindre une alumni de la promo 2007 afin d’occuper un poste de chercheur au sein d’un laboratoire situé à Rotterdam aux Pays-Bas. “Je vais travailler sur la transmission des virus respiratoires, se réjouit-il. Et puis j’ai besoin de m’immerger dans une culture différente. Je veux continuer à vivre ce que l’INSA m’a apporté : ce mélange, cette diversité d’approches.”
Côté escrime, alors que Fabien est membre de diverses commissions internationales liées à son sport, il avoue avoir de moins en moins de liberté. Malgré l’exigence de sa thèse, il a réussi à participer aux derniers Championnats du Monde à Terni en Italie. En attendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, cet été.
Portrait publié en mars 2024
Le site web du Groupe INSA recense toutes les spécialités proposées par chaque école du Groupe INSA. Au total, ce sont plus de 80 spécialités réparties dans sept grands domaines disciplinaires.