Il a toujours eu la fibre pour les maths et la physique. Ousmane Seck, aujourd’hui à la tête d’une start-up ambitieuse, a cultivé très tôt son goût pour les matières scientifiques. Au Sénégal, où il grandit, il obtient son baccalauréat en 2007 puis rejoint une école d’informatique, l’ESMT.
« Ce qui m’attirait dans les matières scientifiques était principalement une certaine curiosité technologique qui s’est transformée en objectif de devenir ingénieur dans le souci de pouvoir intégrer plus tard un cadre permettant d’exprimer la créativité et l’envie d’innover. »
Le jeune homme ambitionne alors de rejoindre la France, pour y obtenir un diplôme d’ingénieurs. Il passe plusieurs concours, dépose des dossiers, est accepté dans plusieurs écoles. Et choisit de rejoindre l’INSA Toulouse, en 2009.
« Je n’aurais pas pu mieux tomber, se souvient-il. Tout a été mis en place pour m’accompagner, sur le plan administratif mais aussi pour m’aider à trouver un logement. Cela m’a permis d’être très vite concentré sur mes études, grâce à une équipe pédagogique très à l’écoute. »
De Toulouse à Philadelphie en passant par Seattle
Très tôt, un sujet émerge dans sa formation : les systèmes embarqués. À travers les projets qu’il crée pour ses cours, mais aussi ses stages, Ousmane nourrit son expertise avec un prisme très toulousain : celui de l’aéronautique. En quatrième année, à défaut d’obtenir un stage chez Airbus, il part à Seattle chez Boeing.
Un an plus tard, il obtient son diplôme et décide de se spécialiser en machine learning à Temple University, à Philadelphie. « J’avais besoin de cette spécialisation-là pour pouvoir appréhender et développer des logiciels liés à des besoins de compacité. »
Appel à projets et réseautage
Lorsqu’il rentre en France, après avoir décroché son diplôme de l’INSA et une expérience professionnelle dans le secteur des télécommunications, Ousmane se lance dans un projet entrepreneurial avec un camarade de promo, Amady Faye. En 2014, les deux ingénieurs ont vent d’un appel à projet national porté par ERDF, aujourd’hui ENEDIS. La société est alors à la recherche de solutions pour permettre d’anticiper les pannes sur les transformateurs de son réseau d’électricité, spécifiquement dans la région de Melun (Seine-et-Marne). Après avoir pitché leur projet, ils remportent le concours.
« Le problème, c’est que nous n’avions pas de société à ce moment-là, sourit Ousmane. ERDF nous a demandé d’en créer une. Ils nous ont vraiment aidé à grandir. » C’est ainsi que naît Monixo en mai 2015. Leur mission ? Permettre aux industriels de suivre et d’anticiper le cycle de vie de leurs machines, à travers des données pertinentes. En récoltant ces dernières, Monixo procède ensuite à des préconisations sur les maintenances à opérer sur chaque équipement. D’abord enclins à vendre leurs solutions à des PME, c’est finalement avec les grands groupes qu’Ousmane et son équipe font affaire.
Une dose d’intelligence artificielle
Aujourd’hui, Monixo emploie 17 ingénieurs salariés. L’entreprise accompagne des centaines d'industriels à travers le monde - dont Airbus - dans la transformation de leurs lignes de production. En plus des expertises humaines, Monixo s’appuie également sur l’intelligence artificielle.
« Nous sommes une PME en train de consolider un marché, résume l’ingénieur devenu directeur général. On vit un paradoxe technique. Quand on parlait d’IA, il y a cinq ans, on nous disait que c’était un leurre, un modèle pas viable. Et aujourd’hui, on échange avec les mêmes personnes qui disent le contraire. »
Après avoir ouvert un bureau de représentation à Dakar, Ousmane ambitionne l’ouverture d’un bureau aux Etats-Unis du côté de Détroit ou Houston. Son engagement : contribuer à construire une usine du future plus fiable et plus efficace.
Portrait publié en octobre 2024
Le site web du Groupe INSA recense toutes les spécialités proposées par chaque école du Groupe INSA. Au total, ce sont plus de 80 spécialités réparties dans sept grands domaines disciplinaires.