Pham Thuy Linh

Pouvez-vous résumer votre parcours à l'INSA Lyon ?

Originaire du Vietnam, je suis arrivée en France en août 2003 pour intégrer l’école d’été de l’INSA Lyon. Après mes deux années de Premier Cycle, je choisis le département Génie Mécanique Procédés Plasturgie. Je décroche mon diplôme d’ingénieure en 2008, et un Master "matériaux d’innovation", et je décide alors de poursuivre en thèse. J’ai travaillé sur "la plastification en injection de polymères fonctionnels et chargés" au sein du laboratoire Ingénierie des Matériaux Polymères (IMP) de l’INSA Lyon. J’ai effectué cette thèse dans le cadre du projet FUI nommé FONLIMICS : Fonctionnalisation en Ligne de Matériaux Intelligents par Compound assisté par Simulations, dans lequel plusieurs entreprises sont impliquées (Plastic Omium, ARaymond, Admajoris, Polytechs ou encore CEMEF). Au cours de mes années de thèse, j’ai été amenée à donner des cours aux étudiants de 4e et 5eannée de GMPP, en encadrant des projets de fin d’étude et des formations continues proposées par INSAVALOR, la filiale de l’INSA Lyon. L’enseignement m’a beaucoup plu.

Après l’obtention de ma thèse, j’effectue un Post-Doc (2013-2014) pendant 1 an à CoatingXpert, sur le site de plasturgie de l’INSA Lyon. Mon sujet de recherche est différent, il porte sur les « peintures poudres et leurs applications sur composites », un domaine très recherché par les industries automobiles et aéronautiques. Et j’ai continué à donner des cours dans la filière GMPP pendant cette année-là.

Que faites-vous aujourd'hui ?

Je suis rentrée au Vietnam. Je souhaitais revenir auprès de ma famille et la décision de rentrer dans mon pays d’origine après dix années en France a été très difficile à prendre. J’avais peur de ne pas trouver de travail au Vietnam. Mes parents m’ont rassurée, conscients des compétences que j’avais acquises ici en France, recherchées dans mon pays. Mais mon désir le plus cher était de travailler pour une entreprise française au Vietnam.

J’ai alors pu participer à une mission avec la Direction des Relations Internationales de l’INSA Lyon et rencontrer beaucoup d’acteurs universitaires et industriels. J’ai finalement décroché un travail à InS Crescient, une PME de la Région Rhône-Alpes, qui veut se développer au Vietnam afin de proposer des prestations de services scientifiques destinées aux entreprises industrielles. Je suis aujourd’hui installée dans les locaux de ERAI (Entreprise Rhône-Alpes International) à Hô-Chi-Minh-Ville en tant que responsable de développement en science et en business pour InS.

Quel regard portez-vous sur votre parcours ?

Ma formation en France, à l’INSA Lyon, est un plus dans ma carrière. C’est une formation à la fois très technique dans une spécialité, pour moi la Mécanique des Procédés Plasturgie, et à la fois très générale. Etre diplômée d’une formation d’ingénieur à l’étranger est une grande réussite au Vietnam. Pays en voie de développement, il a besoin de nos profils. De plus, mon vécu en France m’a permis d’apprendre une autre langue étrangère, de découvrir et d’apprécier la culture française et européenne. Et c’est bien plus facile pour les entreprises françaises qui veulent s’implanter au Vietnam de compter parmi leurs employés une personne qui maîtrise la langue française et comprend la culture de la France.

Je voudrais souligner l’importance des relations entre nos deux pays. La France représente pour le Vietnam un partenaire spécifique dans différents domaines (politiques, culturels, économiques). Le Vietnam joue un rôle très important dans la politique et l’économie de l’Asie du Sud-Est et de l’Asie en général, il peut être une porte d’entrée pour la France dans le développement des relations avec les autres pays de l’ASEAN.