Thierry Merquiol

Un financement différent pour les start-up

Comment trouver des fonds pour booster les jeunes entreprises françaises, dont beaucoup meurent faute de financements suffisants pendant leur phase de démarrage ? Thierry Merquiol, directeur pendant cinq ans de l’incubateur d’entreprises innovantes de Midi-Pyrénées, a parié sur « le pouvoir de la foule » en créant en 2009 une structure originale. WiSEED est un site Internet qui permet aux internautes de devenir actionnaires, à partir de 100 euros, de start-up dûment sélectionnées pour leur potentiel prometteur, leur impact sociétal et la création de richesses au sens large du terme.

Soutenir l’activité économique

« Deux millions de Français placent une partie de leurs économies en bourse. Mon idée est d’inciter ces boursicoteurs à modifier un peu leurs habitudes en accordant juste 5 % de cet argent aux start-up que nous accompagnons. Il y a un public intéressé qui veut soutenir l’activité économique, savoir vers qui va son argent et qui peut se permettre de prendre quelques risques. Il est possible d’investir et d’y laisser 1 500 euros, la somme moyenne placée par nos souscripteurs. Il est également possible de doubler ou de tripler la mise si l’entreprise décolle », précise le fondateur de WiSEED.

Fils de médecin et d’institutrice, Thierry Merquiol n’avait au départ aucune inclinaison naturelle pour cet univers de la création d’entreprise. Après son diplôme de l’INSA de Toulouse suivi d’une formation complémentaire à l’Université de Laval au Canada, il intègre un grand groupe industriel, Air Liquide, d’abord en tant que chercheur, puis comme responsable de marché, de centre de profit et enfin comme directeur commercial d’une filiale. Une carrière classique, au sein d’une entreprise prestigieuse, un « paquebot confortable où j’ai tout appris », confie-t-il.

« Quitter cet univers n’était pas évident. Mais après douze ans chez Air Liquide, j’ai voulu me jeter à l’eau. J’ai tenté de reprendre une société au milieu des années 90. Le projet n’a pas abouti. Puis, j’ai intégré l’incubateur d’entreprises innovantes de Midi-Pyrénées pour lequel j’ai travaillé sept ans, accompagnant des centaines de porteurs de projets. C’est ainsi qu’est né finalement mon propre projet : proposer une innovation financière et leur trouver des fonds propres », explique Thierry Merquiol.