Olivier Ucay

Pour comprendre le parcours d’Olivier Ucay, il faut revenir là où tout a commencé pour lui, à Marseille. Champion de gymnastique dès le plus jeune âge, tout bascule en cinquième lorsqu’il est victime d’une pathologie de croissance. Contraint de quitter sa filière sport étude, Olivier se met en tête d’évoluer plus tard dans le secteur de la santé.

"Au lycée, j’ai pu intégrer une section européenne Anglais, ce qui m’a beaucoup ouvert l’esprit vers l’international, se souvient-il. Suite à ma blessure, je ne me voyais pas médecin mais je m’intéressais plutôt à l’ingénierie liée à la santé.”

Le bac en poche à l’été 2002, il intègre l’INSA Toulouse dans la foulée. Entre les travaux en groupe et les cours d’ingénierie, il se découvre une nouvelle passion pour l’engagement associatif. De sa contribution à Idée Eau Sénégal, projet humanitaire qui gagne le Prix Henri Verhnes 2004 de l’Agence Régionale Midi-Pyrénées pour l’Environnement, en passant par sa participation au rallye solidaire 4L Trophy, Olivier se nourrit de chaque expérience.

Médecine et recherche

Puis vient le temps des stages et du déclic, une période cruciale pour se construire un avenir professionnel. “Après un stage à Montréal à l’Institut de Recherche en Biotechnologues, j’ai réalisé un stage en Recherche Clinique au sein du laboratoire pharmaceutique Pierre Fabre, à Toulouse. C’est là que j’ai vraiment été en contact avec des médecins.”

Conforté dans son envie de se rapprocher du domaine médical, il opte, en cinquième année de son cursus INSA, pour un semestre « Erasmus » dans une faculté de pharmacie au Chili. Après un nouveau stage en recherche clinique dans l’industrie pharmaceutique à Paris, Olivier candidate pour bénéficier d’une passerelle vers les études de Médecine à l’issue de l’obtention de son diplôme en 2007.

Intégré en 3e année de médecine, il repart, à 23 ans, pour 10 ans d’études… « Dès le départ, j’avais un seul objectif, devenir médecin du sport.” Entre les stages cliniques à l’hôpital, et les expériences internationales (nouvelle mission humanitaire en Équateur puis stage en Inde), Olivier continue au début de travailler comme ingénieur en biotech. “Je me suis rendu compte de la maturité acquise à l’INSA, ce qui m’a permis d’aborder au mieux la préparation du concours de l’internat en sixième année de médecine qui est très exigeant et de finir 400ème sur 8500 candidats”

Rupture du ligament

Interne en médecine physique et de réadaptation de 2011 à 2015 à l’Université Paul Sabatier de Toulouse, il obtient son diplôme de Docteur en médecine, avant d’enchaîner par deux années de spécialisation en médecine du sport dont une au sein du CREPS de Toulouse…en face de l’INSA. Durant l’internat, je me suis nourri de nombreuses expériences en participant à des congrès, effectuant une formation en médecine manuelle, coordonnant sur le plan médical les Pôles Espoirs judo et rugby féminin de Toulouse, en m’investissant dans le handisport…Son internat se conclut par la rédaction d’une thèse dédiée au ligament croisé antérieur du genou.

“L’objectif était d’évaluer les freins à la reprise pour les patients opérés ou non après une rupture du ligament croisé antérieur. C’est une blessure fréquente et très handicapante dans les sports pivot-contact (le football, le rugby, ou encore le handball). Je voulais comprendre pourquoi certains athlètes ne reprennent pas pour mieux les aider. Nous avons conclu que l’appréhension était le principal frein psychologique A l’heure actuelle, la préparation mentale fait partie du programme de rééducation des sportifs internationaux."

Sports de haut niveau

En février 2018, Olivier saisit l’opportunité de rejoindre le prestigieux Centre Européen de Rééducation du Sportif (CERS) de Capbreton, où il exerce en qualité de médecin du sport. Il manage une équipe de six kinésithérapeutes et deux préparateurs physiques, associée à des psychologues, ergothérapeutes et diététiciennes.

“Il s’agit d’un établissement de référence dans la rééducation orthopédique des sportifs de haut niveau. Nous recevons des athlètes olympiques, des joueurs de rugby, handball et football comme des skieurs ou des danseurs. J’ai vraiment l’impression d’aider les patients et c’est pour cette raison que j’ai fait médecine. Le CERS est également un lieu idéal pour faire de la recherche.”

Vainqueur du Prix de la meilleure communication clinique au congrès 2022 de la Société francophone d’Arthroscopie (SFA), Olivier entend poursuivre l’aventure dans les Landes. Sans pour autant oublier la communauté INSA. « Je suis souvent contacté par des Insaiens qui souhaitent se reconvertir. Je témoigne avec plaisir, tout comme je garde de précieux liens avec des alumni de ma promo en 2007.” “Mon parcours universitaire a été long et éprouvant, mais je ne regrette rien, conclut-il. J’adore mon métier car j’allie mes deux passions, le sport et la santé. »

Portrait publié en février 2024